6 février 2019: Journée mondiale de lutte contre les Mutilations génitales féminines.

Aujourd’hui encore, plus de 200 millions de filles et femmes sont excisées dans le monde. D’après le FNUAP, 68 millions de filles risquent de l’être entre 2015 et 2030. Or, l’excision est une pratique traditionnelle qui comporte de nombreux risques pour les filles qui la subissent, pour les femmes lors de l‘accouchement, ainsi que pour leurs bébés. Afin de lutter contre cette pratique dont 67% des femmes espèrent la fin, la Fondation Follereau est active au Mali et au Burkina Faso, deux des 28 pays africains où cette coutume persiste.

En collaboration avec ses partenaires locaux, la fondation s’engage pour l’abandon des MGF dans ces deux pays africains. Au Burkina Faso et au Mali, respectivement 75,8 % et 85,2 % des femmes sont excisées. Grâce à la fondation, les femmes qui le désirent peuvent obtenir une chirurgie réparatrice dans leur pays et leur entourage est sensibilisé sur les raisons non médicales de l’excision et sa dangerosité pour la santé des femmes. Les femmes concernées reçoivent également un suivi médical pour soigner les séquelles (infections, cicatrisations, fistules obstétricales,…) de l’excision et un encadrement psychologique.

Claudine Ouedraogo, gestionnaire de projet MGF à l’AAB-FFL, l’association des Amis Burkinabés de la Fondation Follereau : «  Une réelle sensibilisation est nécessaire. Il faut arrêter de dire que le sexe est un sujet tabou. On ne peut pas en parler, et pourtant elles (ndlr. les femmes) souffrent, elles ne savent pas à qui en parler. Quand on passe pour réaliser des sensibilisations, on essaye de les rassurer, qu’elles se rapprochent de nous ou de quelqu’un dont elles se sentent en confiance (la femme du chef de village par exemple), qu’elles expliquent, qu’elles sachent que ça ne sera pas divulgué à tout le monde. C’est souvent le souci pour que les femmes puissent vraiment s’exprimer, aller au centre de santé. »

En effet, pour lutter contre l’abandon de cette tradition, l’objectif est d’agir à plusieurs niveaux :

  • Par des actions de sensibilisation et de prévention au sujet des MGF : causeries éducatives, théâtres « fora », formation des enseignants, des agents de santé…
  • Par la prise en charge (tant médicale que psychologique) des femmes ayant subi cette pratique. Les conséquences des mutilations sont en effet parfois très lourdes, avec de fréquents cas de fistules obstétricales provoquées par des accouchements non assistés et trop longs.
  • Grâce à un programme de réinsertion professionnelle et d’alphabétisation qui motive, quant à lui, les exciseuses à abandonner la pratique et poursuivre une autre voie professionnelle. En effet, 90% des excisions sont effectuées par des exciseuses traditionnelles.

Kadiatou Sanogo Diarra, responsable du projet MGF de COFESFA (Mali), Collectif des Femmes pour l’Education, la Santé Familiale et l’Assainissement : « Le changement de comportement, comme vous le savez, est souvent un travail de longue haleine mais nous persévérons. (…) Les gens commencent à comprendre. Aujourd’hui, on a un répertoire de 64 exciseuses qui se sont reconverties et qui ne pratiquent plus l’excision. En effet :

  • 05 villages de nos zones d’intervention ont signé une convention d’abandon de la  pratique de l’excision
  • Des formations et des journées d’échanges/concertations sur les conséquences des mutilations génitales féminines et le droit à l’intégrité de la petite fille et de la femme ont été tenues avec les enseignants, les élèves, les élus communaux, les chefs de villages, les religieux, les grand-mères et les jeunes. À la fin de ces évènements, nous constatons un changement positif et remarquable à l’endroit de plusieurs de ces cibles. »

Dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales féminines, la Fondation Follereau Luxembourg et Padem, avec le soutien de la Ville de Luxembourg, organisent, le 6 février 2019 de 12 à 14 heures sur la place d’Armes de Luxembourg Ville, une action de sensibilisation concernant les mutilations génitales féminines.

Être informé(e) et en parler autour de soi c’est déjà agir pour l’intégrité physique des femmes.

Pour que les femmes aient le droit de fonder une famille sans devoir risquer leur vie lors de leur grossesse et surtout pendant l’accouchement dû à des complications provoquées par les MGF, en 2019, la Fondation Follereau continue à s’engager aux côtés de ses partenaires locaux dans la lutte contre toute forme d’exclusion et pour un accès amélioré en matière de santé et d’éducation.

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