Le 19 août dernier était célébrée pour la toute première fois la journée mondiale de l’aide humanitaire. Cet évènement, qui trouvait alors sa pleine justification dans l’actualité internationale, était l’occasion pour chacun de prendre conscience des besoins humanitaires immenses à l’échelle planétaire, mais aussi de susciter une réflexion quant à la forme et aux modalités de ce type d’aide. Car aider vite ne devrait pas rimer avec aider dans la précipitation.

En effet, si l’aide humanitaire implique nécessairement une grande réactivité de la part des organismes multilatéraux et des ONG qui la mettent en œuvre, il convient de ne pas négliger la part d’humanité qui devrait être à la base de toute aide. En dépit de la crise collective qui affecte les victimes en cas de conflit, de catastrophes naturelles, ou d’autres cataclysmes, l’aide apportée est avant tout destinée à des individus, qui, malgré leur situation de précarité se caractérisent comme tout un chacun par leur culture, leur ethnie, leur religion, leur genre, mais également leurs goûts et leurs préférences. Et c’est là tout le défi de l’aide humanitaire : intervenir rapidement, au bénéfice de groupes de masses, tout en conservant l’attention spécifique que doit recevoir chaque être humain.

 

Alertée par son partenaire local l’AP-FFL Mali, la FFL s’est engagée à soulager les familles réfugiées dans les régions de Ségou, Mopti et du Koulikoro qui abritent les projets d’aide au développement de la FFL. Dans le cadre de ce projet d’aide humanitaire d’urgence en faveur des populations vulnérables du Nord-Mali (URGEMALI), la FFL a décidé de privilégier, grâce à son partenaire de confiance sur le terrain, des distributions ciblées et à effectifs restreints. Ces remises limitées et directes permettent de s’assurer que l’aide touche directement les bénéficiaires, en évitant les intermédiaires. Un cadre de concertation et de coordination avec les autorités locales et nationales, les ONG locales et les collectifs de représentation des déplacés du Nord et des Femmes maliennes a conduit à identifier les familles les plus vulnérables. Leurs besoins prioritaires et leurs préférences alimentaires ont ensuite été répertoriés afin d’apporter l’aide la plus adaptée.

 « Nous nous sentons parfois traités comme du bétail » témoignent certaines familles déplacées lorsqu’elles reçoivent une ration de secours uniforme pour tous après avoir attendu alignées dans des files rassemblant une foule de personnes déracinées. Au-delà d’une plus grande efficacité, l’aide à échelle humaine permet qui plus est aux bénéficiaires de conserver toute leur dignité et de maintenir un semblant de normalité dans leur nouvelle vie provisoire.

Contrairement à d’autres villes d’accueil du sud Mali, à Ségou les familles déplacées ne sont pas concentrées dans des camps de réfugiés mais hébergées chez des proches. Cette situation transitoire pèse également sur les ressources des familles d’accueil, qui disposent parfois à peine des moyens nécessaires pour assurer la survie de leur famille. L’aide apportée par URGEMALI soulage donc la pression exercée sur ces familles dont la situation s’est fortement dégradée dans les inondations des dernières semaines qui ont touché plus de 10 000 d’entre elles.

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